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Smyrne & Co
27 décembre 2018

Le génocide des Grecs pontiques

Les Français connaissent peu ou pas du tout le génocide grec qui a eu lieu en même temps que le génocide Arménien ou celui des Assyriens. Depuis l’époque d'Homère les Grecs habitaient les côtes du Pont Euxin ou de la mer noire, de l’Asie Mineure et d’autres rives de la Méditerranée. 

3000 ans d’histoire et de civilisation pour aboutir à 353 000 tués, avec un total de 1 million de Grecs exterminés entre 1916 et 1922, sous les yeux des diplomates, des journalistes et des émissaires qui commentaient et observaient le déroulement des opérations pour le démantèlement de l’empire Ottoman. 

Lorsque la France, dans ses efforts militaires de conserver la Syrie et le Liban, perd la guerre de Cilicie contre Atatürk, sa position a changé secrètement et radicalement au sein des Alliés. Armes et informations militaires concernant les positions et les tactiques de l’armée grecque ont été données aux Turcs. (...) 

 Le Kémalisme devant les alliés, by Michel Paillarès 

Publication date 1922 ——— Topics Atatürk, Kemal, 1881-1938, Eastern question
Publisher Constantinople Édition du Bosphore ——— Collection robarts ; universityofottawa ; Toronto
Digitizing sponsor University of Ottawa.
Contributor Robarts - University of Toronto ——— Language French

——————— • Korkma ! Korkma ! Bir shay olmayajack !"

Nous avions une très grande confiance dans les Européens, leurs bateaux de guerre étaient près de nous sur nos rivages. Nous ne pouvions pas nous figurer que ces Européens laisseraient ces barbares faire ce qu’ils ont fait.

Mais la catastrophe de Smyrne est sur l’entière responsabilité de l’armée turque sous le commandement de Mustapha Kemal Atatürk.

Le génocide de Smyrne avec 850 000 à 1 000 000 de victimes sur une population de 2 000 000 d'habitants.

. Selon Tessa Hofmann (2011, 47), «le génocide des Arméniens, Grecs ou Araméens/Assyriens devrait être compris non comme une réponse directe à de prétendues provocations chrétiennes, mais comme une étape dans le mouvement nationaliste turc, qui réagissant à la désintégration continue de l’empire s’est orienté de plus en plus vers un nationalisme étroit excluant les indigènes chrétiens d’Asie Mineure de l’univers moral de l’État. En mettant en avant le mythe discrédité de l’absence de loyauté chrétienne dans le contexte des déportations et massacres avant, pendant et après la Première Guerre mondiale, on offense les victimes et la vérité historique de façon analogue à celle de la justification par les Nazis de leur Holocauste par une prétendue conspiration juive internationale. 

Parce que les Chrétiens dans la société ottomane comme les Juifs dans l’Europe occupée par les Nazis ont péri non à cause de ce qu’ils ont fait ou n’ont pas fait mais à cause de ce qu’ils étaient et de la façon dont ils étaient perçus par les auteurs du génocide. Il est psychologiquement crucial pour les auteurs d’un génocide de se convaincre eux-mêmes de la nécessité d’une auto-défense». 

Elle a également comparé les génocides des Arméniens et des Grecs en montrant qu’ils se sont déroulés selon un même schéma : au cours d’une phase préliminaire, les arrestations massives et exécutions des membres de l’élite intellectuelle et politique, l’annihilation d’une résistance potentielle par le désarmement, le travail forcé des hommes adultes ou adolescents dans des unités spéciales, ensuite, dans une phase plus avancée, des massacres localisés ou régionaux et des marches de la mort pour le reste de la population chrétienne, enfin l’enlèvement d’enfants et leur islamisation et turquisation forcées.

L’expulsion et la diasporisation des Grecs d’Asie Mineure et de Thrace orientale (1914-1923), par Michel Bruneau

. Des fortunes immenses se sont bâties dans les premières années de la République, fruit de la spoliation des terres et le pillage des biens appartenant à ces communautés. La crainte de tous, réelle après la guerre, mais toujours sous jacentes de nos jours, est qu’ils reviennent demander des comptes.

Itinéraire en Turquie chrétienne
Sébastien de Courtois
Dans Les Cahiers de l'Orient 2009/1 (N° 93), pages 81 à 92

 

 

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